Extrait#4 : Engagement et responsabilités du coach
Extrait de l’ouvrage « Coacher une équipe agile. Guide pour les ScrumMasters, les chefs de projets, les managers… et leurs équipes ! »
Le coach a un engagement de moyens : il propose un espace de questionnement et de prise de conscience afin que le coaché atteigne son objectif plus facilement.
Partant de l’hypothèse que la personne ou le groupe coaché(e) est la(le) seul(e) à savoir ce dont elle(il) a besoin pour changer, le rôle du coach est de permettre au coaché d’accéder à ses ressources.
Responsable du cadre
Le cadre est l’environnement, dans lequel sont mis en place les conditions, les outils et techniques afin de rendre le changement possible. Le coach, en créant ce cadre, permet au coaché de passer de l’intention à l’action. Le premier pas vers l’objectif est en effet capital pour initialiser le changement, au travers d’actions concrètes, visibles et planifiées. Le coach invite le coaché à exercer son « pouvoir ».
Lorsque le coach accompagne une équipe dans sa transformation agile (objectif), celle-ci devra préciser sa demande d’aide : le coach a, alors, la responsabilité de mettre tout en œuvre pour que cette équipe devienne ce qu’elle souhaite devenir et fonctionne selon les modalités qu’elle a définies. Le coach n’apporte aucun avis sur l’objectif de l’équipe ; en revanche il s’engage à créer les conditions pour que l’équipe l’atteigne grâce aux moyens, techniques et outils qu’il met à sa disposition.
Par exemple, il veille à la qualité des échanges entre les membres et intervient en tant que régulateur des tensions possibles. Ou bien il amène l’équipe à prendre du recul sur ses règles de fonctionnement et à réévaluer leur adaptation à l’objectif visé. Mais en aucun cas, il n’exprime un point de vue sur le bien fondé de telle ou telle règle. Il favorise ainsi la responsabilisation et l’autonomie de l’équipe agile qu’il accompagne. Il n’est pas un expert, puisqu’il a une position basse (voir chapitre 6 Faciliter le processus de désapprentissage/apprentissage).
Le scrumMaster est responsable du cadre
Permission + Protection = Puissance
Puissance
Le coach libère le potentiel de son coaché pour qu’il accède à sa pleine puissance ; grâce à un sentiment de confiance et de sécurité, le coaché accède à toutes ses ressources ;
Permission
Grâce aux « permissions » données par le coach, le coaché s’autorise à penser, ressentir ; il ose renoncer à certaines croyances limitantes, agir ou réagir différemment, à lâcher-prise ;
Protection
La bienveillance du coach sert en outre à protéger son coaché afin qu’il mesure les conséquences de ses choix et qu’il ne prenne pas de décisions trop risquées.
Comment utiliser cet outil ?
Vous pourrez vous reporter à ce triangle dès lors que vous vous interrogerez sur la pertinence de votre action ou sur votre rôle auprès d’une personne ou d’une équipe :
Votre action développe-t-elle le potentiel de la personne/équipe ?
Cette action participe-t-elle de la protection de la personne/l’équipe, sans tomber dans le sauvetage ?
Est-ce que vous ne faites pas prendre à la personne/l’équipe de risque démesuré qui pourrait (lui) être préjudiciable ?
Avez-vous bien créé les conditions pour que cette personne/équipe se sente libre et ne se censure pas ?
Est-ce que vous n’agissez pas à la place de la personne/l’équipe elle-même ?
Voici quelques questions à vous poser régulièrement.
Responsable du processus
Le coach reste maître, quoi qu’il arrive, du processus relationnel dans lequel prend place le coaching ; c’est dans ce cadre que s’installe le contenu du travail et que prend naissance le changement. Lyssa AdkinsIn Coaching Agile Teams: A Companion for ScrumMasters, Agile Coaches, and Project Managers in Transition, Lyssa Adkins, Addison Wesley, 2012 parle du « container » créé par le coach, permettant ainsi à l’équipe ou à la personne coachée de produire le contenu. En tant que facilitateur du processus, le coach favorise l’émergence du contenu. Vincent Lenhardt parle, lui, d’« enveloppe culturelle minimale », constituée, entre autres, de valeurs et de langages communs, d’expérience partagées, de compétences au sein d’une équipe.
Le scrumMaster est responsable du processus, méthodologique et relationnel.